Mittwoch,
den 27. Oktober 2004
Aktuelles
Im November im Louvre eine Filmreihe Sous le regard des dieux über Kino und Theater:
La puissance évocatrice
et la richesse des archétypes légués par la littérature
antique traversent la création contemporaine, notamment au cinéma
et au théâtre. Ce cycle propose une large sélection doeuvres
parmi les plus inspirées fondées sur la tragédie et ses
relectures classiques, romantiques ou contemporaines. Avec une grande liberté
pour certains, avec une rigueur philologique pour dautres, réalisateurs
et metteurs en scène expriment le désir, présent chez
les artistes depuis la Renaissance, dintégrer à leurs
créations les mythes et les figures issus de la Grèce ancienne,
pour proposer des oeuvres novatrices en retour.
Sous le regard des dieux, avec leur concours souvent, la passion, la transgression,
lhybris des héros appellent la catastrophe et le deuil. La protestation
unique du mortel qui sait que son destin est dêtre anéanti,
sa blessure, son sacrifice, sa plainte, son chant, détaché du
quotidien des hommes soumis, sont la substance du monde tragique.
Est-ce la volonté des metteurs en scènes et cinéastes
d'opposer au réel des formes d'insurrection poétique, de létrangeté
et de labsolu, qui motive leur attirance pour des légendes héritées
de lantiquité ? Quel désir est comblé par la représentation
de la violence que ces oeuvres proposent ? Notre époque est-elle en
mesure daccueillir une conscience tragique du monde ? La tragédie
est-elle le lieu où peut s'inventer un sacré délivré
du religieux ? Cest à ces questions, parmi dautres, que
les différentes projections et rencontres de ce programme vont tenter
de répondre.
Jeudi 25 novembre
à 20h30
Ecce Homo / Einar Schleef
All., 2000, 60 min, coul., réal. : Hans Jürgen Syberberg
Avec Einar Schleef.
Tourné avec une petite caméra DV par H. J. Syberberg, cette première partie du spectacle Verratenes Volk, dernier spectacle de E. Schleef mort en 2001, donne à voir le metteur en scène/acteur dans un long monologue tiré dEcce Homo de Friedrich Nietzsche. La beauté et la violence des mots de lauteur de la Naissance de la tragédie, hanté par la figure de Dyonisos, appellent ici à la transmutation de toutes les valeurs . Sous le regard des dieux, ce Prométhée moderne hurle sa haine et son amour, déclare être la dynamite qui mettra à terre un monde que les religions ont assujetti.
Samedi 27 novembre
à 20h30 Penthesilea
All., 1987, 120 min, coul., réal. : Hans Jürgen Syberberg.
Avec Edith Clever.
Tourné au théâtre des Bouffes du Nord à Paris,
ce film présente la folie amoureuse de la reine des Amazones et dAchille
telle que la fantasmée le poète Heinrich von Kleist. Sous
la direction de Hans Jürgen Syberberg, Edith Clever, une des plus grandes
comédiennes allemandes des trente dernières années, interprète,
seule sur scène, tous les rôles de cette violente tragédie.
Une oeuvre sauvage qui prend fin sous les murs de Troie par la mort atroce
du héros grec et dans livresse du sang dont le cinéaste
allemand tire un film qui rejette tout réalisme et fait confiance à
lart de lacteur, à son intensité, et au pouvoir
des mots pour donner existence à cette fugue mortelle de l'amour
éternel . Le cannibalisme par passion amoureuse sans issue a
effrayé les contemporains de Kleist. Cette démesure, cette outrance
dans les sentiments ne témoignaient daucun respect pour les formes
équilibrées du classicisme. Cest une autre Grèce
quinvente Kleist avec cette oeuvre où il dit avoir mis
son être le plus intime , un monde de sentiments exacerbés,
dobscurités et de délires. Goethe dira, quinze ans après
le suicide du jeune poète, que celui-ci lui inspirait de la
terreur et de la répugnance , quil était
comme un corps que la nature a voulu beau et qui serait atteint dune
maladie incurable.